Retour au docteur en retard

Fin 2017, je visitais un ancien hôpital de campagne, vide depuis à peine moins d'un an : http://oublies49.over-blog.com/2018/05/l-hopital-du-docteur-en-retard.html  

A l'époque déjà, l'endroit avait énormément souffert du passage des pilleurs de métaux et des différents vandales locaux, qui auront transformé en un rien de temps ce complexe en champ de ruines. Alors que restait-il de cette friche en 2021 ? Le projet de réhabilitation qui visait à transformer les bâtiments anciens en appartement et remplacer les construction modernes par une zone pavillonnaire semble être resté à l'état d'étude, et l'hôpital garde toujours ce même aspect sinistre. 

La partie "aérienne" ayant été intégralement labourée par les pillages successifs, c'est surtout aux sous-sols que l'on s'intéressera en cette fin de journée d'été. Ici, l'atmosphère sombre et poisseuse au possible rendait les lieux aussi repoussants qu'intrigants.  On retrouvait un peu ce sentiment qu'on pouvait avoir gamin face à un quelconque endroit inquiétant : une cave d'immeuble obscure, un tunnel, d'évacuation d'eau, la maison abandonnée du coin ou un morceau de forêt de nuit... On voulait en savoir d'avantage, on voulait s'aventurer à l'intérieur malgré une certaine angoisse.

Mauvaise nouvelle : La morgue, que j'avais zappé lors de mon premier passage, a été intégralement démontée par les ferrailleurs. Envolés, les casiers un inox. Ne reste désormais plus de cette partie morbide qu'une pièce vide et sombre.

La chapelle, solidement fermée il y a quelques années de ça, est désormais accessible à qui veut. Et comme c'était à prévoir, cette zone là aura été le théâtre de nombreux actes de vandalismes purement gratuits, qui auront violement dénaturé l'aspect sacré de l'édifice. Je n'ai pas pour habitude de retoucher excessivement mes photos, mais j'ai jugé approprié de faire disparaître quelques tags laissés ça et là sur les murs des pierres blanches. Solidement ancré à côté de l'entrée, un Ex-Voto en marbre blanc -le seul encore présent ici- témoigne d'un évènement heureux, peut-être même miraculeux, survenu ici à une époque indéterminée. Piégé au coeur de plusieurs hectares de ruines modernes, ce simple "Merci" paraît si lointain, si inapproprié au milieu d'un tel spectacle de désolation.

Le reste de notre promenade ne nous permettra de découvrir qu'un étalage d'espaces sales et délabrés, éclairés par une douce lumière de début de soirée. Le contraste entre la violence d'une telle scène de chaos et le calme de ces fins de journées estivales était agréable.