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40 minutes au sanatorium.

Voilà une visite particulièrement courte et un brin frustrante. Partis tôt le matin sur les routes de campagne encore couvertes par le brouillard, notre première destination se présentera à nous comme un amas de bâtiments hétéroclites dépassant des arbres et des champs. Cet ancien sanatorium, fermé depuis des années, promettait une ballade rythmée par une jolie chapelle, de longs corridors sombres, une infinité de chambres vides et diverses installation médicales... Une ballade vraiment prenante, à condition de ne pas être dérangés par le gardien des lieux et son chien, ceux-ci rôdant très régulièrement au sein de ce complexe vacant. 

Nous glissant à l'intérieur de l'ensemble par une fenêtre restée ouverte, nous découvrirons alors en premier l'ancienne salle de radiographie, à l'intérieur de laquelle est resté un peu d'équipement hors d'usage. Quelques portes plus loin, nous voici dans l'un de ces couloirs en arc de cercle, dans un hall d'entrée ou dans quelque pièces complètement vides. L'ambiance est glaçante et le décor immobile : Intérieur et extérieur se trouvaient en parfaite adéquation, tous deux aussi ternes et figés en cette matinée d'Automne. Plus loin, la piscine de rééducation nous attendra entre ses murs carrelés de vert et ses larges baies vitrées. Cette partie-là du site, avec son atmosphère morose, ses couleurs pastel et son bazar ambiant, avait quelque-chose de déstabilisant. 

40 minutes au sanatorium.
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Toujours pas de gardien en vue, pas l'ombre d'un chien dans ce dédale couvert et désolé : On continuera donc à errer librement dans cette grande coquille vide, mais sans pour autant nous défaire d'une certaine appréhension. Des bruits résonnaient tout autour de nous. Portes qui claquaient, vent qui sifflait... Cet ancien hôpital ne semblait pas totalement mort, encore animé par quelques courants d'air et grincements d'origine inconnue.

La salle de réception n'était désormais qu'un vaste volume creux et dénué de tout mobilier tandis que les cuisines conservaient encore de vieux appareils en inox sales. Escaliers et pièces sombres nous offrirons leurs lot de tapisseries anciennes et peintures écaillées, chaque recoin soulignant d'avantage cet aspect sinistre. Le site est on ne peut plus hétéroclite : On passe d'un gros bloc de béton austère à un ancien château, en passant par des annexes XIXème ou une insolite galerie vitrée. Le complexe médical a été maintes fois remanié au cours de son existence, régulièrement agrandi ou réaménagé pour s'adapter à de nouvelles utilisations. Tous styles et toutes époques se côtoient ici, rendant la découverte particulièrement captivante. 

La pièce maîtresse de ce sanatorium sera sans contestation la chapelle, assez grande, pratiquement intacte et plongée dans une douce lumière dorée. Loin de cet environnement lugubre qui s'étalait dans la quasi-totalité du complexe, celle-ci s’avérera particulièrement accueillante, assez chaleureuse malgré son état d'abandon. Chose étonnante, hormis deux fresque sur les murs du coeur de l'édifice, l'endroit était immaculé, entièrement épargné du vandalisme : Les vitraux étaient entiers, le portrait du Christ posé sur l'Autel, les quelques ornements à leurs place... Le respect existerait-il encore ? 

40 minutes au sanatorium.
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40 minutes au sanatorium.
40 minutes au sanatorium.
40 minutes au sanatorium.

Après avoir profité de ce spectacle inattendu et immortalisé cette architecture comme in se devait, nous repartions nous engouffrer dans les méandres de cet hôpital. Malheureusement pour nous, l'arrivée dans une large cage d'escaliers à l'ancienne marquera la fin de notre visite : On avait déjà entendu quelques bruits suspects provenant de l'extérieur, mais là, force était de constater que nous n'étions pas les seuls à rôder dans ce domaine endormi. Le point de vue que nous offrait une porte vitrée ne pouvait que nous confirmer cette impression. Juste là, dehors, une ou deux bonnes dizaines de mètres plus loin, le gros chien noir faisait des allés et retours à proximité d'une dépendance, dans laquelle se trouvait notre gardien. Cet homme qui surveillait inlassablement notre friche avait déjà pris ses fonctions malgré l'heure matinale ! 

Le temps de ranger notre matos avant de faire le chemin en sens inverse et nous voilà de nouveau dans ce parc à l'herbe givrée, marchant en direction de la sortie. Visiblement, personne ne se sera rendu compte de notre présence ici, mais la prudence nous encouragera à regagner notre voiture. Les rares voisins sont vigilants et toute présence inconnue dans ce coin de campagne semblait être considérée comme suspecte. Notre journée de vagabondage ne faisait que commencer, alors autant éviter la case gendarmerie si possible... Nous repartirons d'ici après avoir retrouvé un peu de chaleur dans l'habitacle de l'auto, laissant derrière nous ce vaste établissement désert. En un peu moins de trois quarts d'heure passés à l'intérieur, nous n'avions eu le temps d'en découvrir qu'une petite partie et ce départ précipité nous aura sûrement fait rater pas mal de belles choses... C'est rageant, mais c'est ainsi. Même si je n'ai pas eu le temps de mettre les pieds dans les étages, je me console en me disant que cette chapelle ou cette piscine méritaient à elles-seules le coup d'oeuil, et que j'ai pu repartir d'ici avec de belles images et de chouettes souvenirs. 

Tag(s) : #Médical
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