La maison saharienne.

Je connaissais cette maison depuis quelques temps déjà mais n'y jamais jamais prêté grande attention, jusqu'à ce jour où, de passage par ici, j'avais un peu de temps pour m'y intéresser; c'est là que je constaterais qu'en plus d'être ouverte, celle-ci semble cacher bien de belles choses. Parti en "sortie photo", j'avais sur moi mon matériel, et ai toujours une lampe  de poche à traîner dans mon sac... La visite peut donc commencer...

Dedans, impression pesante de violer l'intimité de quelqu'un, d'entrer sans être invité chez un inconnu: Le rez-de-chaussée est à peu de choses près resté tel quel depuis le grand départ du ou des propriétaires; dans la chambre, les vêtements sont encore soigneusement rangés dans les armoires, bouquins et papiers divers posés sur les tables de chevet, ou au fond des placards; dans le couloir à l'entrée, les vestes sont accrochées au porte-manteau, attendant depuis plus d'une dizaine d'années. J'entrerais dans un salon intact, observé par les visages sur les photographies de tous âges; je reconnais là l'intérieur de la maison, ce même séjour dans lequel je me trouve en ce moment, un vieil homme assis sur le canapé juste à côté de moi... 

L'étage sera, à contrario de ce que j'aurais pu voir, pratiquement vide: J'imagine que les habitants, âgés, ne devaient vivre qu'en bas, faute de pouvoir monter et descendre en permanence cet escalier d'ardoises poli par les décennies d'usage. Au grenier m'attendra un imposant drapeau français réduit en lambeaux par le temps, accompagné de quelques objets d'anciens combattants. Ma visite se terminera ici, avec toujours cette même déstabilisante sensation de me trouver là au bon milieu d'une vie qui n'est pas la mienne, et d'errer ainsi au milieu de ses souvenirs, troublante mais très belle découverte.