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Triste vision que celle qu'offre ce jardin à la française laissé à l’agonie depuis de nombreuses années, et triste histoire qu'est la sienne : L'histoire d'un projet à l'origine superbe tant il est fou et incroyable, mais qui aura hélas tourné court, pour ne laisser derrière lui qu'une vaste lande de friches, et quelques souvenirs. 

Imaginez: Il y a vingt ans de cela, l'endroit n'était qu'un coin de campagne ordinaire, dans lequel naîtra progressivement un vaste parc de 25 hectares d'un style hérité du XVII et XVIII ème sciècle, entièrement financé par des fonds privés, par passion. Peu à peu, pâtures et vergers laisseront place à des plans d'eau, jardins, fontaines ou potagers, inaugurés au début des années 2000 et offrants aux visiteurs différentes ballades et atmosphères au fil des saisons. 

Un véritable rêve hors du commun qui prendra donc vie, mais quelques années seulement, après quoi, faute de rentabilité, l'endroit sera contraint de fermer ses portes, et entamera sa lente descente aux enfers, sa mort à petit feu.

Un noble et imposant portail ferme l'accès au domaine, d'où est déjà visible une partie du navrant spectacle: Les herbes folles gagnent la grande allée, creusée par le va et vient des machines. Les broussailles ont remplacé les pelouses et les colonnes qui devaient se trouver à l'entrée attendent démontées sur des palettes. Le temps gris de Novembre semble s'accorder avec l'endroit lui-même, morne, froid, figé. 

De l'autre côté des grilles m'attendra en premier lieu un bassin vide et dépourvu de ses ornements. Ceux-ci, ainsi que beaucoup d'autres, seront parti lors d'une vente aux enchères ayant eu lieu peu de temps avant ma venue ici : Vases Médicis, statues et accessoires d'extérieur doivent à présent trôner fièrement dans d'autres jardins... C'est au moins ça de sauvé. Autour, les dorures impeccables de quatre magnifiques fontaines contrastent avec leurs terne environnement, et plus loin, le grand barnum a disparu, laissant à sa place une zone plate et dégagée. Ca et là, de petits bâtiment en bois d'un bleu vif succombent au poids des années. Quelle ambiance particulière !.. Et la visite ne fait que commencer...

Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.

Je déambule au fil des chemins se présentant à moi, découvrant ce décor si navrant et si envoûtant à la fois. Les haies se transforment au fil du temps en de véritables arbres, les sentiers disparaissent sous la végétation, le lierre grimpe sur les quelques constructions, et l'Automne vient colorer l'ensemble de ses teintes vives et flamboyantes: Car bien que livré à lui même depuis plusieurs années, le vaste parc continue à vivre de façon sauvage et incontrôlée... La nature n'a besoin de personne pour exister. 

Là, un bassin aux eaux troubles. Plus loin de hauts peupliers formants un ensemble de couloirs conduisant à une fontaine asséchée. Ici un reste de potager reconquis par les herbes sèches... Les buis dévorés par la Pyrale ne sont à présent que d'informes masses brunes et les parterres seront bientôt totalement invisibles. Plus grand chose ne permet d'identifier les différents jardins créés avec leurs atmosphères et aménagements particuliers: Des carrés de ronces, d'arbustes et de broussailles, voilà ce qu'il en reste à présent... Seuls quelques végétaux plus coriaces semblent encore résister.

Une petite passerelle m'amènera autour de la plus grande des pièces d'eau. Entourée d'arbres jaunes, celle-ci offre une atmosphère singulière, incroyablement calme et assez sereine, bien loin de ce que l'on a l'habitude de voir dans les lieux abandonnés. La ballade autour prendra un certain temps, me permettant de profiter de ce décor immobile, de ce paysage glacé par la froide saison. Après, me voici sur l'allée principale, où m’attendront le bâtiment servant autrefois de guichet ainsi que quelques colonnes en pièces rangées sur des palettes. Celles-ci n'ont sûrement pas du trouver preneur lors de la vente aux enchères et resteront peut-être là pour longtemps encore...

Ma visite se terminera avec l'espace réservé aux réceptions. Nul besoin d'invitation pour s'y rendre à présent, cette partie-là du parc étant aussi abandonnée que le reste du site.

Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.
Le parc de Valmont.

J'aurais aimé connaître l'endroit du temps de sa splendeur et pouvoir me promener ici lorsqu'il était encore resplendissant. J'en ai hélas appris l'existence plusieurs années après sa fermeture... Étrange passion, finalement, qu'est celle de visiter et d'immortaliser des lieux à l'abandon, passion qui me laisse souvent tiraillé entre deux sentiments : D'un côté, chacune de ces friches se présente à moi comme un nouvel endroit mystérieux à découvrir, propice à l'imaginaire et au rêve. Mais avant tout, ces bâtisses en ruines, ces locaux déserts et ces terrains reconquis par les ronces sont pour la plupart autant de morceaux d'histoires qui disparaissent progressivement, des souvenirs qui s'effacent, des gens qui se sont retrouvés sans rien, des rêves déchus, des ambitions taries... j'essaie de me consoler en me disant que certains de ces endroits peuvent être sauvés à l'avenir, repris en main par des personnes qui les feront sortir de l'oubli, mais beaucoup d'entre eux ne renaîtront jamais. Et c'est sûrement le cas de ce triste parc, qui bientôt, ne ressemblera qu'à une épaisse friche ou une forêt naissante. D'ici là, seuls quelques arbres des plus enhardis rappelleront les anciens tracés du splendide jardin qui se trouvait auparavant là : Le jardin De Valmont, désormais plus qu'un vague souvenir.

Tag(s) : #Divers
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