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J'ai failli me casser une jambe en approchant cette maison vide et esseulée. Alors, aussi modeste puisse-être cet endroit, je tenais à écrire quelques lignes à son sujet. Juste histoire de me dire que je ne me suis pas donné tant de mal pour rien.

Nous sommes à la sortie d'une petite commune, face à un très vaste no-man's-land chaotique et entouré de haute grilles. Le site industriel qui se trouvait ici a été intégralement rasé l'année dernière, et ne restait sur place que quelques fosses et tracés d'anciens bâtiments comme unique témoignage. Toutefois, perdu dans ce désert de boue et de gravats, une petite construction de bois et d'ardoises semblait avoir été oublié des pelleteuses. 

La nuit tombait à cette heure de la journée. Après avoir attendu qu'aucune voiture ne passe le long de la route qui bordait le site, me voilà parti à escalader un haut portail métallique qui fermait l'accès à la parcelle. Un peu précipitamment, hélas, car une fois hissé à son sommet, mon pied glissera sur le fer humide et la gravité viendra me faire basculer de mon perchoir. Cette lamentable chute se terminera douloureusement sur un bloc de béton rectangulaire placé de l'autre côté de la clôture. Si j'étais bel et bien parvenu à m'introduire dans cet ancien complexe désert, ma progression sur place se fera en boitant tellement l'impact aura été violent. Maudite soit ma maladresse ! 

Ce que je prenais pour d'anciens locaux administratifs s'avéraient être en réalité une maison. Une maison perdue au sein d'un ancien site industriel, dans une zone classée à risque. L'architecture du bâtiment est surprenante, tout comme sa situation : Dominant une étendue lunaire complètement désolée, cette habitation de bois aux lignes obliques et aux surfaces planes avait quelque-chose de dystopique, un rendu des plus maussades que la météo capricieuse et le soir tombant ne faisaient qu'accentuer. Il ne restait plus rien à l'intérieur sinon quelques pièces vides et blanches, une mezzanine et un escalier en bois. L'endroit était intact, comme prêt à recevoir une nouvelle famille. L'intérêt principal de cette maison restait son atmosphère et son caractère singulier : J'errerais dans des espaces propres et silencieux, avec, à travers les fenêtres, toujours cette même vision de désolation, ces hectares de terre labourée et de béton pulvérisé.

Quelques photos improvisées et me voilà ensuite reparti à l'extérieur. Ma promenade ici se terminera par un tour de l'ancienne friche industrielle démolie. Autrefois, des entrepôts et d'imposants réservoir se dressaient à la place de cette étendue grise. Les cratères un peu partout et le relief tourmenté laisseraient presque penser à une zone bombardée. En arrière-plan, les lumières de la ville voisine contrastaient avec cette vaste dent creuse en attente d'une nouvelle raison d'être. Combien de temps encore gardera-t-elle cette allure sinistre avant que la vie ne réinvestisse les lieux ? 

 

Je me serais rendu sur place deux fois. les trois photos nocturnes datent de mon premier (et catastrophique) passage, tandis que toutes les autres ont été prises quelques jours plus tard en fin d'après-midi... Comble de l'ironie dans cette histoire : Un autre portail, situé plus loin le long de la clôture, était en réalité ouvert. Il me suffisait juste de tirer une poignée pour entrer sans encombres sur place !..

La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
La maison triangulaire.
Tag(s) : #maisons. fermes
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