La demeure aux garennes.

C'est au soir tombant que nous arrivions à l'entrée du chemin, non loin de cette grande bâtisse à l'allure imposante, surplombant son bout de campagne. 

Ici, des travaux avaient commencé pour ne jamais finir, la maison se présente comme une grande carcasse creuse sans portes et sans fenêtres, la toiture et les murs presque neufs. A l'intérieur, cheminées anciennes côtoient laine de verre et béton nu. On imagine facilement le potentiel que pourrait offrir une telle demeure une fois remise en l'état, mais, pour je ne sais quelle raison, la renaissance de celle-ci aura tourné court, la laissant laissant vide et ouvert à tous vents.

La nuit s'installe progressivement. Au loin, la ville apparaît comme une vaste étendue informe scintillant de ses lumières dorées, et le grand chêne centenaire comme une fine silhouette squelettique se déchirant sur le bleu sombre du ciel; le calme, ici, est presque parfait, et la pénombre donne à ces grandes salles vides une atmosphère toute particulière. Il est regrettable de constater qu'à part nous, personne ne semble pouvoir profiter de la quiétude de cet endroit, malgré une tentative avortée de le faire renaître. Espérons toutefois que cette belle maison puisse retrouver sa splendeur et un peu de vie à l'avenir, car elle le mériterait amplement, et une grosse partie du travail semble déjà avoir été fait.