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Voilà une découverte qui, bien que peu engageante aux premiers abords, figurera parmi mes trouvailles marquantes.

Nous avions là un vaste terrain à l'entrée d'un village, défriché récemment et transformé en une véritable étendue de boue, traversée de long en large par les ornières qu'ont laissé les roues des machines. Une sorte de Verdun miniature, avec ses tranchées et ses trous d'eau, qui auront eu raison de mes chaussures. 

Si la dense végétation avait entièrement disparu, les bâtiments qui se trouvaient là étaient toujours intacts, épargnés pour l'instant de ce grand nettoyage. Après avoir rapidement parcouru la dépendance, je me dirigeais vers la maison et regardais à travers une fenêtre ouverte au rez-de-chaussée. Des livres, des montagnes de livres remplissaient la petite pièce, entassés pêle-mêle sur une table ou empilés parfois jusqu'au plafond, le long des murs. La scène était particulière, mais elle me plaisait énormément. Elle me donnait envie d'en voir plus. C'est donc par cette ouverture que je me frayerais un passage, à tâtons, essayant de ne pas m'appuyer sur les bibliothèques autour de moi. Le moindre faux mouvement était susceptible de déclencher une vraie avalanche de bouquins. Scène similaire dans le seconde salle, plongée dans une pénombre presque totale. Là aussi, il me sera difficile d'avancer, car cette fois-ci, c'était de meubles et d'affaires en tous genres que l'endroit était rempli. Electroménager, archives, babioles sans valeur et vieux journaux formaient d'importants monticules séparés par d'étroites allées encombrées. Etonnant. On se demanderait, à la vue d'un tel spectacle, qui pouvait bien vivre dans un endroit pareil. Je me demandais même comment il était possible d'y vivre, tant l'espace s'y faisait rare. 

L'étage en dévoilera d'avantage sur le (ou les) anciens habitants de cette maison. Ici, la vision était différente: Dans une chambre, le désordre était moins omniprésent malgré le contenu de certains placards vidé sauvagement à même le sol. Des cartons, pour la plupart pleins de vêtements, côtoyaient meubles anciens et grigris divers. Du matériel de peinture aussi, et beaucoup de tableaux, accrochés aux murs ou soigneusement rangés dans des caisses. Une bonne partie était signée du même nom, que je supposait être celui de l'ancien propriétaire des lieux. Malgré son aspect fascinant, la vision de toutes ces œuvres d'art bouffées aux mites dégageait quelque-chose de navrant, d'assez attristant. Tant d'années de travail oubliées, méconnues, vouées à disparaître. Tant de création que personne ne verra... 

La visite se terminera par le grenier et les autres pièces, toutes aussi pleines que la grande majorité de la maison. Seule la petite sale de bains bleue paraîtra totalement vide à côté du reste.

La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.
La maison du peintre.

Une telle découverte me laissera assez perplexe quand au personnage qui devait vivre entre ces murs. Je l'imagine habiter dans une seule pièce, stockant absolument tout dans les autres, et passant sûrement beaucoup de son temps à lire, ou à peindre. Une existence solitaire et originale qui aura donné naissance à cet étonnant capharnaüm, ainsi qu'à toute une collection de tableaux poussiéreux. Des portraits ternis, des paysages oubliés, à jamais voués à l'indifférence.

Tag(s) : #maisons. fermes
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